Incipit

A l'approche de mes 30 ans, je cèderais volontiers à la tentation de l'examen intime de mon moi, en quête d'une auto-thérapie salutaire. Mais l'exercice serait un peu vain et mégalo. Pour qu'il puisse s'adresser à vous tous aussi, je souhaite transférer les enjeux de mon questionnement personnel à notre contexte actuel global.
Entre le rêve et l'échec, ou quand, en politique comme en amour, la déception semble être l'inévitable issue...
Rassurez-vous, pas de pessimisme absolu en guise de ligne éditoriale, mais plutôt des variations autour des thèmes suivants : dépit / renouveau / trentenaire / conscience politique / résignation / colère / écologie / révolte / rock / partage / émotion / sourire / échec / (re)construction…

lundi 12 septembre 2011

La famille Colibri, ou des solutions pour réduire son impact environnemental

J'ai reçu le texte qui suit il y a quelques mois déjà, via la coopérative Europe Ecologie Les Verts. Il est signé semble-t-il par Cécile et Jean-Marc Berthaud. Je tenais à vous le faire partager, car il synthétise une multitude d'idées pour nous permettre de réduire notre empreinte écologique. Il correspond aussi en de nombreux points aux valeurs qui me meuvent et que je souhaite diffuser par l'entremise de ce blog. 
La légende du colibri, qui sous-tend la parabole des Berthaud, est d'inspiration amérindienne. Elle est racontée à l'origine par Pierre Rabhi, agriculteur, écrivain et penseur français d'origine algérienne, pionnier de l'agriculture biologique et initiateur de Colibris, Mouvement pour la Terre et l'Humanisme, dont le site Internet est une mine d'information et d'initiatives pour ceux qui espèrent une alternative à notre modèle de société consumériste, une alternative fondée sur l’autonomie, l’écologie et l’humanisme.


Un jour, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! »

Et le colibri lui répondit :« Je le sais, mais je fais ma part. »

"La famille Colibri réfléchit sur les conséquences de ses actes, de ses choix, de ses achats dans sa vie quotidienne. L’objectif est de favoriser tout ce qui améliore la prise en compte des valeurs sociales, de respect des Hommes et de la Terre, et de limiter les effets négatifs de ses consommations (pollution des sols, de l’eau et de l’air, épuisement des ressources naturelles, faillite des paysans…). Elle ne court pas après les heures supplémentaires, et si c’est possible elle apprécie le travail à temps partiel à certains moments de sa vie, ce qui lui laisse plus de temps pour sa vie personnelle, familiale, et pour s’impliquer dans la vie associative pour défendre ses valeurs ( = forces de vie ).
                 
La famille Colibri fait ses courses en priorité au marché ou en magasin bio, de préférence chez ceux qui s'engagent à rechercher les meilleurs produits, avec une marge raisonnable tout en respectant les fournisseurs, les producteurs et les employés. Exemple : Nouveaux Robinson, Biocoop… Comme elle s’informe auprès des mouvements militants comme Nature et Progrès, Les Amis de la Confédération Paysanne, Les Amis de la Terre, etc..…elle sait que les prix des aliments en bio ne peuvent pas être comparés avec les prix des denrées qui sont aspergées de subventions européennes et de pesticides issus du pétrole… Mais la santé prime, alors on s’organise à plusieurs, on diminue la viande au profit d’autres aliments, on cuisine, on innove !
Elle se fournit aussi en direct auprès des paysans, par l'intermédiaire de groupement d'achats, de coopératives, d'AMAP...Mais comme elle voit qu'il n'y a pas assez de produits agricoles biologiques cultivés en France, elle soutient l'installation de paysans s’engageant dans une agriculture familiale, durable et biologique, en prenant des parts dans la Foncière Terre de Liens. Elle est ainsi satisfaite de mettre de la cohérence entre ses opinions et ses actions concrètes.

Si la famille peut disposer d'un bout de terre (son propre jardin ou un jardin partagé communal ou associatif ), elle pourra ainsi avoir sa parcelle d’autonomie alimentaire, et expérimenter une nouvelle forme de résistance, celle qui consiste à choisir ses semences chez ceux qui favorisent la biodiversité (ex : Kokopelli, Semence Paysannes...), son matériel (ex : Jardineries Botanic, où l’on ne trouve  que des phytosanitaires autorisés en agriculture biologique) et ainsi se démarquer de la dépendance aux grands groupes agro-chimiques alimentaires....Elle observe les insectes, les abeilles et les oiseaux dans ce jardin, signes d’une belle biodiversité et apprécie la convivialité autour d’un jardin, le partage, et les échanges de conseils et de surplus de récoltes. Dans ce jardin, on trouve aussi un récupérateur d’eau de pluie et un endroit réservé au compostage des déchets organiques de la cuisine et du jardin.

Pour s’habiller, la famille a le choix : de plus en plus de nouveaux fabricants, ou distributeurs, souvent issus du réseau de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) proposent des vêtements en coton bio, en laine, en soie, en chanvre. La filière de ces textiles est porteuse des valeurs de l’ESS dans le respect de l’environnement, de la santé et de la dignité des employés pour ce qui concerne les modes de production de matières premières, la création, la fabrication et la vente des vêtements. Pour démarrer leur activité, ces fabricants ont souvent bénéficié du soutien professionnel et financier du réseau de l'ESS (ex : les pulls de la SCOP Ardelaine, entreprise pionnière dans la démarche ESS, Ethos, Ideo, Tudo Bom ....).

Quand la famille envisage la décoration et l’aménagement de son habitation, elle se renseigne sur les matériaux sains et non polluants qui existent sur le marché (ex : Les Matériaux Verts). Elle consulte les revues spécialisées, elle apprend les nouvelles techniques ou elle fait appel aux artisans compétents, d’une coopérative d’emplois par exemple !
Le tri sélectif est devenu un automatisme. Il lui arrive aussi d’acheter du matériel d’occasion, révisé par une entreprise d’insertion (ex : le réseau ENVIE, Emmaüs, ou TAE avec ATD Quart-Monde).                

La famille a choisi de quitter EDF et c’est la SCIC (Société Coopérative d'Intérêt Collectif)  Enercoop,  qui lui fournit son électricité garantie d'origine 100% énergie renouvelable (encore l’ESS !!). Ainsi elle participe à l'investissement dans de nouveaux moyens de production d'électricité et à une réappropriation citoyenne des moyens de production de l'énergie. C’est un des axes possibles d’action concrète pour organiser la transition vers une société moins dépendante des énergies fossiles et du nucléaire !


Si l’orientation du toit de sa maison  est favorable, elle fait installer des capteurs solaires thermiques qui lui assurent la majorité de son eau chaude sanitaire, qui sera complétée par une chaudière gaz à condensation, par exemple ! Bien sûr, elle préfère les douches, et répare rapidement les fuites d’eau, mais elle sait que c’est l’agriculture intensive (très subventionnée…) qui consomme 70 % de l’eau ! L’hiver, elle apprécie la chaleur diffusée par son insert, ou son poêle à bois.   
           
Pour se déplacer, dès que c’est possible, elle privilégie les transports en commun, le co-voiturage, le vélo…et la marche à pied ! Elle se renseigne aussi sur le réseau d’Autopartage.
  
Pour les vacances, la famille cherche dans le réseau Accueil Paysan un lieu sympa : camping, gîte, chambre d'hôte... Elle est sûre d'être accueillie par des paysans qui recherchent les échanges authentiques entre ruraux et citadins et qui utilisent des méthodes de culture  respectueuses de l'environnement. 


Les parents ont leur compte bancaire au Crédit Coopératif
dont la vocation est d'être une banque coopérative, mettant ses métiers au service des acteurs d'une économie responsable, respectueuse des personnes et de leur environnement. Pour continuer de se renseigner sur l’affectation utile de son épargne, sur les offres de finances solidaires, la famille consulte le site Finansol. C'est là qu'elle a découvert  les C.I.G.A.L.E.S. et elle s’est lancée dans l’aventure avec quelques amis : ce sont des clubs d'investissement de quelques personnes qui mettent en commun une petite épargne pour aider à la création et au développement de petites entreprises locales, en privilégiant les projets respectueux de l'être humain et de son environnement (commerce équitable Nord/Nord et Nord/Sud, agriculture biologique, insertion sociale, promotion de la culture, protection de l'environnement, construction saine  …). La famille Colibri est ainsi associée à la vie d’une entreprise solidaire !"

Pour le reste, soyez créatifs !

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