Incipit

A l'approche de mes 30 ans, je cèderais volontiers à la tentation de l'examen intime de mon moi, en quête d'une auto-thérapie salutaire. Mais l'exercice serait un peu vain et mégalo. Pour qu'il puisse s'adresser à vous tous aussi, je souhaite transférer les enjeux de mon questionnement personnel à notre contexte actuel global.
Entre le rêve et l'échec, ou quand, en politique comme en amour, la déception semble être l'inévitable issue...
Rassurez-vous, pas de pessimisme absolu en guise de ligne éditoriale, mais plutôt des variations autour des thèmes suivants : dépit / renouveau / trentenaire / conscience politique / résignation / colère / écologie / révolte / rock / partage / émotion / sourire / échec / (re)construction…

lundi 19 septembre 2011

Rouge Rose - Daniel Darc


Hé, hé, hé

Serait-ce le vent
Serait-ce la pluie
Serait-ce simplement l’ennui

Toi tu m’attends
Moi je m’enfuis
Tu pleureras toute la nuit

Mon amour la nuit ne dure pas
Le soleil rouge rose détruit tout chaque fois

Combien de roses à peine écloses
M’as-tu offert souviens-toi
Elles sont fanées
Comme ces années vécues entre toi et moi

Mon amour la nuit ne dure pas
Le soleil rouge rose détruit tout chaque fois

Est-ce au levant ?
Est-ce dans la nuit que je dirai « je t’en prie »

Je t’aimais tant
Ouais
Mais pourtant
Je crois que c’est bien fini

Mon amour la nuit ne dure pas
Le soleil rouge rose détruit tout chaque fois
Il se fout de toi et moi

Tournons et tournons encore et ne dis pas un mot
Tournons et tournons encore avant qu’il ne soit trop tard ou trop tôt

Combien de roses à peine écloses
M’as-tu offert souviens-toi
Bien tournons sans un mot
Bien tournons, il fait noir

Mon amour, la nuit ne dure pas
Le soleil rouge rose détruit tout chaque fois
Il se fout de toi et moi
Rouge sang, rose ta peau
C’est fini



Daniel Darc, Rouge Rose, issu de l'album Crévecoeur (2004)
En concert le 3 décembre 2011, à La Batterie, Guyancourt (78)

Chronique des Inrocks du 30/06/2003 à l'occasion de la sortie de la compilation : "Le meilleur de Daniel Darc" :
"Depuis vingt ans, tous ceux qui fréquentent ou croisent Daniel Darc (ou son spectre, les mauvais jours) ont souvent envisagé le pire concernant l'ex-kamikaze de Taxi Girl. On n'est donc pas mécontent d'en quérir Le Meilleur à travers cette compilation regroupant une vingtaine de fulgurances éparpillées en bande ou en solitaire, dans la lumière ou la marge, par cet archéologue du désespoir urbain qui aura toujours montré plus d'attirance pour les ruines que pour les carrières. Darc en solo, livré à lui-même ou soutenu par des bonnes volontés de passage (Daho, Jacno, Burgalat), c'est l'éternelle bataille du papillon et du néon, une sorte d'Icare brûlé à vif parce que trop pur, sans doute, sous ses dehors de junkie incontrôlable, de garçon sauvage un brin caricatural.

Il reste donc ces 45-tours éparpillés comme des bouteilles dans le caniveau, quelques albums inaboutis, un beau disque à quatre mains avec Bill Pritchard, des apparitions fantomatiques sur des compilations (Les Champs-Elysées, reprise hallucinante de Joe Dassin) et une petite moisson de tubes ratés de peu (La Ville, Nijinsky). Le seul fil conducteur, c'est cette voix, blanche comme une arme, comme la poudre, légèrement étranglée, cette voix d'Iggy cherchant des crosses à Gainsbourg, qui finit par trouver sa vérité, son apaisement dans la soie des cordes, en crooner irradié sur deux extraits d'un album de 1994 à réhabiliter d'urgence : Il y a des moments et surtout Le Feu follet, qui clôt ce recueil sur une lame de fond déchirante. Le Feu follet Drieu La Rochelle à la plume, Maurice Ronet au cinéma : une des obsessions récurrentes de Darc depuis des années. La tentation du suicide, heureusement pas la tentative. On a encore besoin de lui."


Et pour plus d'info : une autre chronique des Inrocks sur le dernier album du chanteur-poète, "Amours suprêmes".

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